Potentiel agronomique du Jatropha
En Égypte, plantation de Jatropha curcas et de J. gossypiifolia en interculture avec du tournesol afin de contrôler le nématode phytoparasite Meloidogyne javanica Voici un exemple de lutte phytoparasitaire simple à mettre en œuvre, non polluante et peu coûteuse. Le potentiel nématicide, contre le Meloidogyne javanica, de jeunes plants de Jatropha curcas et de J. gossypiifolia en interculture avec le tournesol (à raison de 1, 2, 3 ou 4 plants de Jatropha par pot) a été testé sous serres au National Research Center d'Égypte. La population finale de nématodes s'est avérée significativement affectée par l'interculture Jatropha/Tournesol. Le nombre de nématodes était en effet inversement proportionnel à la quantité de Jatropha plantée : plus il y avait de plants de Jatropha dans les pots de tournesol, plus les nématodes décroissaient. Étude comparative de la croissance et du rendement des graines de variétés traditionnelles de Jatropha Curcas du Sud-Ouest du Nigeria Article paru en mars 2014 dans The International Journal of Science & Technoledge, Vol. 2 N°3, pp. 240-247
Pour accéder à l'article complet (en anglais) : http://theijst.com/march2014/45.ST1403-002.pdf
Capacité des exsudats de feuilles de Jatropha curcas L. à inhiber la germination de spores de champignons Article (Efficacy of leaf exudate of Jatropha curcas L. on percentage spore germination inhibition of its selected phylloplane and rhizosphere fungi) paru en 2014 dans l'Indian Journal of Scientific Research 4(1), pp. 70-74 Cette étude démontre que les exsudats de feuilles de Jatropha curcas L. ont des propriétés antifongiques. Quatorze champignons, sélectionnés à partir de la mycoflore rhyzosphérique et du phylloplan du Jatropha, ont été testés. Le taux de germination de leurs spores a été mesuré afin d’observer l’efficacité de ces exsudats foliaires contre ces différentes moisissures. Le plus fort taux d’inhibition de germination des spores a été observé pour Fusarium solani et le plus faible pour Curvularia pallescens. Les douze autres champignons ont montré des taux variables.
Détection et analyse du leaf curl virus, maladie du Jatropha Les géminivirus sont un groupe de virus de plantes, dotés d'un ADN circulaire simple brin. Dans un contexte où ces virus entravent, dans les régions tropicales et subtropicales, des cultures aussi indispensables que le maïs, le manioc, les haricots, la courge ou la tomate, leur étude est aujourd'hui plus nécessaire encore en raison de la mutation du principal transmetteur de ces maladies : la mouche blanche, devenue particulièrement agressive. La culture du Jatropha est elle aussi très importante, en particulier en Inde (où cette étude s'est déroulée), un pays très fortement peuplé et qui va avoir massivement besoin de biodiesel. Cette recherche porte sur le leaf curl virus, l'un des virus les plus dévastateurs du Jatropha parmi les 22 maladies pouvant l'infecter. Pour accéder à l'article complet (en anglais) : www.ijsrp.org/research-paper-0514/ijsrp-p2999.pdf Deux études sur les réactions du Jatropha curcas exposé au stress salin
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Étude des possibilités de culture de Jatropha curcas L. dans la région de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC) Cette thèse détermine les conditions de rentabilité et les techniques de production du Jatropha curcas les mieux adaptées au contexte des alentours de Kinshasa. Une plantation pilote a été évaluée et quatre essais ont été réalisés (juillet 2009-janvier 2013) dans deux sites représentatifs du Plateau des Batéké. Différentes conclusions sont tirées : les faibles rendements obtenus (graines et noix) et le coût prohibitif des intrants sont les principales causes de l’absence de rentabilité du Jatropha. Les pertes liées aux insectes ravageurs (chrysomèles, grillons, chenilles...) atteignent 90 % en culture pure. La taille, la fertilisation minérale et la couverture du sol améliorent significativement le rendement en graines. Enfin cette thèse conclut que, en conditions tropicales humides, le Jatropha entre en pleine production au-delà de sa 5e année.
Pour voir l'article complet (en français) : www.m.elewa.org/JABS/2014/77/2.pdf
Une production de fruits de Jatropha curcas dans une exploitation agro-énergétique, comparaison culture pure et culture associée Article paru à Cuba, en mars 2014, dans Pastos y Forrajes, Vol. 37, N°1, pp. 65-69
Jatropha transgénique : plus de graines en moins de temps La productivité du Jatropha est limitée en raison, notamment, de son architecture florale particulière et de sa longue période de floraison. Ces deux contraintes font que la récolte de graines est fortement consommatrice à la fois de temps et de main d'œuvre. Une manipulation génétique a permis de créer un Jatropha transgénique à la floraison précoce et dont l’architecture est différente (plus de branches) Ainsi, davantage de graines peuvent être produites dans un laps de temps moindre. Cette expérience montre qu'il est possible d'augmenter le rendement des graines en manipulant l'époque de floraison du Jatropha curcas. Pour voir l'article complet (en anglais) : www.biotechnologyforbiofuels.com/content/pdf/1754-6834-7-91.pdf
Évaluation des niveaux d'infestation de différentes mauvaises herbes dans une plantation de Jatropha en système de culture intercalaire Article paru dans Planta Daninha, Vol. 32, N°2, pp. 327-334 (2014) Cette étude a eu pour objectif d'évaluer le niveau d'infestation d'une plantation de Jatropha par différentes mauvaises herbes, en fonction des cultures intercalaires (Stylosanthes spp., Brachiaria ruziziensis; B. ruziziensis + Stylosanthess spp., B. humidicola, etc.). L'expérience a débuté en 2006 et a duré 2 ans dans le quartier d'Itahum de la ville de Dourados au Brésil (État de Mato Grosso do Sul). La caractérisation phytosociologique des mauvaises herbes a été faite en 2011 selon une approche écologique (abondance relative, fréquence…). Il résulte que les zones ayant une faible couverture de sol présentent les niveaux d'infestation les plus élevés ; une réduction significative de l'infestation a pu être obtenue grâce à un système de rotation des cultures entre les rangées de Jatropha.
Production de bioéthanol : valorisation des résidus issus de la taille du Jatropha C'est dans le contexte de l'Inde, où le Jatropha curcas a été planté sur de très larges superficies, que cette étude a été réalisée. Pour favoriser sa croissance, le Jatropha a besoin d'un important élagage annuel, la taille d'une plante saine âgée de deux ans donnant en moyenne 4 à 6 kg de matière lignocellulosique (LCM), soit 10 tonnes par hectare. Ces branches une fois taillées ont le potentiel pour constituer un LCM à la fois économique et convertible en éthanol. Cette étude donne un aperçu de la complexité du traitement qu'impliquerait la conversion de cette biomasse en bioéthanol, mais elle montre également que ces résidus constitueraient ainsi un produit dérivé supplémentaire digne d'être valorisé dans les programmes Biodiesel basés sur le Jatropha.
Jatropha et agriculture familiale
Cette étude pose un regard innovant, car ethnographique, sur l'écart existant entre les performances théoriquement élevées du Jatropha et les réalités décevantes du terrain. Quand beaucoup de recherches se concentrent sur des dimensions agronomiques ou technologiques pour tenter de limiter ce gap, celle-ci interroge l'intention de ceux des acteurs de la filière qui continuent de diffuser des données exagérément optimistes. Elle s'appuie sur l'étude de cas de négociants en biocarburant de Sumba, en Indonésie - une zone de terres marginales spécifiquement ciblée pour la culture du Jatropha. Ce document met en garde contre les effets inattendus de politiques vertes sur les biocarburants, quand celles-ci sont traduites en opportunités commerciales privées et à court terme, s'éloignant du même coup des objectifs sociaux et environnementaux initiaux.
Incidences, sur le bien-être des ruraux, de l'acquisition à grande échelle de terres d'Afrique : un cadre théorique Article publié sur www.econstor.eu (Kiel Working Paper N°1921) en mai 2014 La main mise, à grande échelle, sur les terres agricoles d'Afrique subsaharienne pourrait avoir des répercussions substantielles sur le bien-être des populations rurales affectées : l'impact est a priori dévastateur, ainsi que la notion d'« accaparement de terres » le laisse entendre. À partir de deux scénarios (investissement dans des cultures soit vivrières, soit de rente comme le Jatropha), l'étude évalue l'intérêt des retombées pour les agriculteurs déplacés et pour ceux qui restent : montant des indemnisations, opportunités d'emploi et salaires, variation du prix des denrées alimentaires, productivité... Un montant minimal d'indemnités compensatoires pour ces terres est également proposé dans cette étude : les exploitants déplacés devraient, avec ces indemnisations, garder au moins le même niveau de vie que s'ils avaient conservé leurs terres.
Filières et politiques
Les biocarburants utilisés en Europe dévorent les terres agricoles et accélèrent la déforestation
Climat : l'UE limite l'usage de terres arables pour les biocarburants En 2009 l’Union européenne (UE) a établi que, pour 2020, les carburants liés aux transports devraient être constitués à 10 % d'énergies renouvelables. Cette décision a massivement encouragé la production d'agrocarburants. Mais le risque d'effets pervers sur l'agriculture - déforestation, disparition de cultures vivrières, augmentation des prix des denrées alimentaires - a contraint l'UE à réviser sa position. Dans un accord trouvé le 11 juin 2014 entre les gouvernements de 26 des 28 États membres européens (à l’exception du Portugal et de la Belgique), l’UE a décidé de plafonner la contribution de certains biocarburants : la production d'agrocarburants de première génération est désormais limitée à 7 %.
Comité de pilotage autour du projet gouvernemental malien "Promotion de la production et de l’utilisation de l’huile de Jatropha comme biocarburant durable au Mali" Le 10 février 2014, au Mali, en présence de la conseillère nationale du Programme des Nations Unies pour le Développement (Aida N’Bo) et avec l’appui technique et financier du Fonds Mondial pour l’Environnement, le ministre malien de l’Énergie et de l’Hydraulique (Frankaly Keita) a présidé la deuxième session du comité de pilotage du projet "Promotion de la production et de l’utilisation de l’huile de Jatropha comme biocarburant durable au Mali". Au programme : examen du rapport d’activité 2013 et du plan d’activité 2014. Le projet a connu près d'une année de retard au démarrage en raison des difficultés institutionnelles et économiques du Mali en 2012 - période de son lancement. Sa mise en œuvre pourrait elle aussi être mise à mal du fait de l’insécurité qui règne au Mali mais aussi de la difficulté, pour l’État malien, d’apporter sa contribution prévue au budget.
Rencontre du ministre de l’Environnement béninois avec les responsables de l'AFD : Raphaël Edou expose sa vision d'un Bénin tourné vers les énergies vertes Le 4 juin 2014, le ministre béninois de l'Environnement, Raphaël Edou, a rencontré les responsables de l’Agence Française pour le Développement (AFD). Le ministre a exposé les potentialités du Bénin en matière de biocarburants de Jatropha notamment, une plante oléifère qui, de son point de vue, est particulièrement susceptible d'aider son pays à aller vers l'indépendance énergétique. Une déclaration dont il faudra suivre les éventuels effets.
Quel avenir pour le Jatropha en Afrique australe ?
Durant un certain temps, on a considéré le biodiesel de Jatropha comme une alternative prometteuse aux combustibles fossiles. La Chine a commencé à promouvoir le Jatropha, jusqu'a ce qu'il soit évident que la réalité n'était pas à la hauteur des promesses. Cet article traite de la stagnation en Chine du développement de ce secteur, à partir de deux études de cas détaillées de production de biocarburant de Jatropha dans le sud-est du pays. Il en ressort notamment que l'absence d'objectifs et de politique claire sur le biocarburant, ainsi que l'élaboration particulièrement tardive de normes pour le biodiesel, ont été autant de facteurs d'entrave au développement du Jatropha. L'article énonce également des pistes de relance du biodiesel de Jatropha dans ce pays.
Energie, huile et moteurs Enquête sur les effets corrosifs du biodiesel de Jatropha sur l'injecteur d'un système d'alimentation de moteur Voici une enquête sur le comportement corrosif du biodiesel de Jatropha sur l'injecteur des moteurs diesel. Elle a été menée à partir d'une analyse par balayage au microscope électronique. Des spécimens de test ont été placés dans l'injecteur d'un moteur diesel et exposés, en conditions ambiantes, à différents taux de biodiesel Jatropha. L'étude a montré que, jusqu'à une proportion de 5 % de biodiesel de Jatropha dans le carburant, il n'y avait aucune incidence sur le système d'alimentation du moteur. Les découvertes de cette recherche en cours peuvent servir de guide dans l'identification de mélanges de biodiesel de Jatropha adéquats. Elles pourront participer à la promotion de ce biocarburant tout en contribuant à la protection de notre environnement. Finance carbone Analyse du cycle de vie du carbone et de l’énergie dans les systèmes de production de Jatropha au Burkina Faso Au Burkina Faso, où la dépendance aux hydrocarbures importés est forte, cinq systèmes de culture de J. curcas ont été identifiés, et les dynamiques de leur biomasse et du carbone dans les sols ont été étudiées. Combinées à des informations sur la transformation des graines, ces données ont été intégrées dans une analyse du cycle de vie (ACV) de la plante afin de calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le potentiel d'économie d'énergie de la chaine de production de biocarburants. L’ACV montre des réductions de GES allant jusqu’à 82 % et une très haute efficacité énergétique par rapport aux carburants fossiles. Cette étude démontre ainsi que la production de biocarburant de J. curcas peut contribuer à l’indépendance énergétique et à l'atténuation des changements climatiques.
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