Finance carbone

Dans la mesure où elle est installée sur des terres dégradées, une plantation de Jatropha peut séquestrer du carbone dans les branches et les racines et contribuer à l’augmentation du stock de carbone dans les sols. Le produit principal, l’huile de Jatropha, permet la production d’agrocarburants qui peuvent remplacer des carburants fossiles.

Les filières de production d’huile de Jatropha au niveau local ou national présentent donc des potentiels de séquestration et de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Sous conditions, elles peuvent être éligibles aux marchés carbone réglementés avec le Mécanisme de Développement Propre ou à des standards dit volontaires.

Le principe de la finance carbone :

Il s’agit d’octroyer des crédits carbone (équivalent le plus souvent à 1 tonne de CO2) aux projets séquestrant ou réduisant les émissions de gaz à effets de serre (GES). Le MDP (Mécanisme de Développement Propre) créé dans le cadre du protocole de Kyoto permet aux pays industrialisés soumis à quotas, également appelés « pays de l’annexe I », de réduire leurs émissions grâce à des projets dans les pays hors annexe I. Ces crédits ont un prix de marché, totalement indépendant de la nature du projet.

Le marché volontaire comme son nom l’indique part d’une démarche non contrainte. Dans ce cas, le prix varie fortement avec le projet et le porteur de projet. Malgré un marché plus réduit, les crédits volontaires peuvent être beaucoup plus rémunérateurs, notamment pour des projets de développement. Il existe plusieurs organismes de certification, les plus connus étant VCS (Verified Carbon Standard), Carbon Fix (maintenant Gold Standard) et Plan Vivo.

Pour plus d’informations générales sur la finance carbone : consultez les fiches outils sur la finance carbone

Quelles possibilités pour les projets Jatropha en Afrique de l’Ouest ?

Trois types de méthodologies pourraient éventuellement concerner les projets des membres du réseau :

 Les méthodologies de boisement/reboisement

Pour la séquestration du carbone dans les branches, les racines de l’arbuste, en lien avec la photosynthèse ainsi que pour certaines méthodologies le carbone des sols
 Les méthodologies de substitution de combustibles

Pour le remplacement du gazole dans les moteurs ruraux par une énergie moins émettrice en gaz à effet de serre comme l’huile de Jatropha
 Les méthodologies de gestion durable des terres agricoles (SALM)

Pour la séquestration du carbone par la mise en œuvre d’une agriculture durable (séquestration dans le sol, les racines et les branches)

Le projet JatroREF va chercher à approfondir les connaissances sur l’opportunité de cette dernière méthodologie pour les plantations de Jatropha. Il est possible aussi pour cette méthodologie de s’inscrire dans une approche programmatique, permettant à plusieurs porteurs de projet Jatropha de bénéficier de financement carbone.

Quels sont les axes de travail du pôle finance carbone ?

La finance carbone peut représenter une source de co-financement non négligeable. Pour certains projets du réseau elle a permis de financer le début des activités. Si il y a quelques temps seules les méthodologies de boisement/reboisement et de substitution de combustibles étaient éligibles, il existe maintenant des méthodologies carbone de gestion durable des terres agricoles présentant des caractéristiques très intéressantes dans le cadre de plantations paysannes de Jatropha. Pour autant, l’accès à ces mécanismes de financement est loin d’être facile pour les porteurs de projet, à cause de la complexité des démarches, des changements constants de règles et des économies d’échelle nécessaires pour couvrir les coûts de transactions. De plus, la plupart des porteurs de projet manquent d’informations sur ces mécanismes, les potentiels et les risques liés à la finance carbone. Les axes de travail pour ce pôle seront donc :

• Informer sur les différents mécanismes et marchés, leurs opportunités et risques, et les moyens à mettre en œuvre pour y accéder
• Organiser les initiatives déjà en place au sein du réseau
• Préparer des fiches d’analyse pour les différents types de méthodologies carbone
• Étudier en profondeur les nouvelles opportunités et notamment le potentiel de la méthodologie SALM