Bénin
Un accès à l’énergie difficile
Plus de 60% des ménages du Bénin vivent en milieu rural. Les villages sont isolés et les habitations souvent dispersées, ce qui rend complexe l’électrification par raccordement au réseau conventionnel national. Le bilan des consommations énergétiques nationales montre une prédominance du bois-énergie (59,4%), tandis que les produits pétroliers représentent 38,4% et 2,2% pour l’électricité. De plus, la demande en énergie électrique au Bénin croit malheureusement plus rapidement que l’offre. 100% des produits pétroliers et 80% de l’électricité sont importés. Cette dépendance soumet le pays à des crises permanentes.
Hormis une dizaine de centrales thermiques encore isolées alimentant des chefs-lieux administratifs au Nord du pays et les nombreux groupes électrogènes privés suppléant à l’absence ou le manque de fourniture électrique, la grande majorité des zones rurales du pays se trouve encore dans l’obscurité.
Depuis les années 90, plusieurs projets de développement des énergies renouvelables ont vu le jour. Le pays dispose d’importantes potentialités en matière d’énergies renouvelables, mais l’accès aux services énergétiques de base que constituent la chaleur nécessaire à la cuisson, l’éclairage, la force motrice, la communication et la réfrigération reste très difficile surtout en zone rurale.
Ambitions du gouvernement béninois
Le gouvernement béninois est très proactif pour le développement des agrocarburants. Depuis 2007, il existe un protocole en matière de coopération entre le Brésil et le Bénin dans ce domaine. La stratégie du Bénin met l’accent sur le bioéthanol et le biodiesel à travers l’utilisation des ressources prioritairement endogènes disponibles dans le pays. Le développement des agrocarburants pourrait avoir des implications non négligeables pour le pays. Étant importateur de pétrole, les biocarburants constitueraient une source de diversification énergétique et de réduction de la dépendance vis-à-vis des fluctuations des cours du pétrole d’une part et représenterait une opportunité pour le développement du secteur agricole. Les capacités réelles pour promouvoir la filière des biocarburants au Bénin existent et pourraient d’ailleurs constituer une porte de sortie du "bourbier" cotonnier et donc de garantie d’un revenu stable aux producteurs.
Aujourd’hui au nombre des plantes qui sont envisagées (jatropha, manioc, canne à sucre, sorgho sucrier, ricin) au Bénin pour la production des agrocarburants, le Jatropha occupe une place de choix :
Le jatropha est une des plantes à huile qui suscitent l’intérêt de nombreuses organisations de développement dans la perspective de produire des agrocarburants locaux qui n’impacteraient pas la sécurité alimentaire
Des plans stratégiques et des projets existent pour le secteur des agrocarburants ; mais le document de politique national pour le secteur, disponible en version provisoire, demeure en attente d’adoption sur la table du conseil des ministres
La politique énergétique du gouvernement béninois aujourd’hui est résolument orientée vers la mise en place d’un cadre institutionnel conséquent en vue de développer avec l’appui partenaires techniques et financiers la production des énergies renouvelables disponibles localement pour satisfaire les besoins énergétiques des populations des zones éloignées.