Sénégal
Caractéristique de la situation énergétique au Sénégal
Depuis un certain nombre d’années, le secteur de l’énergie à travers le monde est en crise du fait de la raréfaction sans précédent de l’or noir. Les incertitudes géopolitiques, combinées à l’éventuelle déstabilisation du système d’exploitation et d’acheminement du pétrole, puis la spéculation de la part des investisseurs financiers menacent davantage l’économie des pays en voie de développement.
Au Sénégal, cette situation affecte de plus en plus la croissance et déséquilibre davantage la balance commerciale. Avec 50 % des consommations d’énergie finales, la biomasse (le bois de chauffe et le charbon de bois) représente la plus grande part des consommations d’énergie, même si elle est inférieure à la moyenne africaine qui tourne autour de 60 %. Les produits pétroliers et l’électricité représentent respectivement 36% et 8% des consommations finales. A ce titre, la facture pétrolière du Sénégal est passée de 184 milliards de FCFA en 2000 à environ 400 milliards de FCFA (soit 609 802 576,42 Euros) en 2009 avec un pic de plus de 600 milliards de FCFA (soit 914 703 864,62 Euros) en 2008 .
Pour assurer une meilleure sécurité d’approvisionnement énergétique le gouvernement sénégalais s’est engagé à élaborer une stratégie de développement énergétique et a adopté une nouvelle politique de développement des énergies renouvelables et des biocarburants. Ce processus d’atteinte de la souveraineté énergétique à travers les biocarburants, a été enclenché en 2007 par le lancement d’un très ambitieux Programme National Biocarburant. Ce programme avait pour objectif la mise en culture de 321.000 ha pour une production d’huile d’environ 192.000.000 litres.
La mise en place d’un cadre juridique et réglementaire constituait dès lors un impératif pour le développement de la filière biocarburant et la protection des intérêts des producteurs locaux. A cet effet, un ministère des biocarburants et des énergies renouvelables, a été créé.
Par la suite, un projet de loi portant loi d’orientation de la filière des biocarburants a été élaboré et voté en 2010. Il devrait contribuer à promouvoir une politique de recherche d’une souveraineté énergétique basée en partie sur les biocarburants pour une meilleure croissance économique. Ce projet de loi a été complété par un décret d’application dont l’atelier de validation a été organisé en Septembre 2011.
Développement d’initiatives autour du jatropha
De nombreuses initiatives ont été et sont entreprises à travers le territoire que ce soit en termes de recherches, ou de production à échelle industrielle ou familiale par des promoteurs locaux ou étrangers. Actuellement, près de 15 000 ha sont exploités au Sénégal pour la production de Jatropha.
Cependant, en parallèle, des organisations locales et des ONGs manifestent leurs craintes et opposition à ces plantes biocarburants qui, selon eux, constituent de véritables menaces aux cultures vivrières. En effet, les contempteurs des biocarburants, dénoncent la concurrence qui pourrait être faite aux cultures alimentaires, concernant les ressource en eaux, les intrants, ou encore la disponibilité des terres. Dans ce contexte, le projet JatroREF doit permettre de dépassionner le débat et d’apporter des référentiels objectifs pour le prise en compte des enjeux des agrocarburants au Sénégal.
Activités du réseau au Sénégal
Le réseau JatroREF, le projet PIC jatropha et le Ministère de l’Energie du Sénégal ont organisé conjointement un atelier à Dakar les 27 et 28 Mars 2013.L’objectif était de favoriser les échanges d ’expériences entre les différents projets et acteurs qui interviennent sur ces filières au Sénégal, ainsi que de faire le point sur les avancées de différentes initiatives en cours
Accéder aux compte rendu et présentations de l’atelier